Les zones ayant un taux de criminalité élevé (allemand « kriminalitätsbelastete Orte », désormais kbOs) sont des endroits où la police a la possibilité de contrôler des gens sans aucune raison ou qu’elle soupçonne un événement (crime). Elles constituent la base d’un profilage racial et autres pratiques discriminatoires que la police effectue. Les zones dans et autour du Parc de Görlitz, de la Gare de Görlitz, Kottbusser Tor, du Pont de Warschauer, Alexanderplatz, ainsi que des parties de Hermannplatz et Rigaer Straße qui sont considérées comme kbOs.
Ces kbOs ne sont recensés nulle part et restent ultrasecret. Les critères qui sont utilisés afin de les déterminer ne sont pas non plus disponibles. La police les décide sur la base de rapport de service, quand ils ont découvert un « crime majeur » comme le trafic de drogue qui se déroule dans certains endroits. Mais la police est consciente que les infractions liées aux drogues sont plutôt des infractions liées aux contrôles ; plus un endroit est contrôlé, plus les drogues y sont retrouvées (Parc de Görlitz et Wrankelkiez surtout, cette drogue étant le cannabis). Les infractions liées aux contrôles sont encouragées par les politiques ; par exemple, selon le ministre de l’Intérieur Geisel (SPD), les contrôles effectués au Parc de Görlitz en mars avaient comme objectif secondaire de contrôler les réfugiés des pays de l’Afrique de l’Ouest (Guinée…) dans le but de les expulser. En contrôlant plus de gens, plus d’infractions (éventuelles) sont découvertes, même si ce n’est qu’une question de papiers. Les kbOs sont revus, cependant, régulièrement, par le management policier et ceux qui travaillent au siège de la police. La police détermine les kbOs avec des critères opaques sans vérification au préalable. Pendant ce temps, les limites exactes restent secrètes. Est-ce qu’il y a même une opportunité pour être examiné à la loupe ? Pas du tout ! Et bien que ça ressemble à une mauvaise blague, les conséquences sont une triste réalité pour beaucoup de gens !
Il y a également beaucoup de scepticisme concernant la légalité des kbOs. Par exemple, ils violent les lois contre la discrimination, parce que la police peut transformer n’importe quel endroit en kbO, si elle soupçonne que ceux qui violent les règles de domiciliation s’y rencontrent probablement. Les avocats la considèrent injuste, et critiquent le fait que, à cause du manque de transparence de la police concernant ce sujet, ils ne peuvent pas être légalement supervisés ou surveillés par ceux qui sont touchés.
Les kbOs forment la base pour une quantité énorme de faits de discrimination contre un pan entier de la population, en raison de la présence permanente de la police. Ceux qui sont particulièrement surveillés et criminalisés incluent les gens Noirs, les personnes de couleur, les gens du voyage et les Roms, les jeunes, les consommateurs de drogues, les gens sans-domicile, et les travailleurs du sexe. Un exemple à cela, c’est que les gens reçoivent une interdiction de résider dans n’importe quelle partie du quartier pour 12 mois. Toutes ces mesures sont donc une composante essentielle de la politique de déplacement, et doivent être vues dans un contexte de gentrification ainsi que dans un discours de titrisation. Par la suite, ces segments de la population sont interdits d’être présents dans les lieux publics, plutôt empêchés de s’y rendre, pendant que les réfugiés finissent, eux, par y être expulsés.
Nous exigeons l’abolition immédiat de ces zones juridiques spéciales pour la police. Les problèmes ne sont pas résolus de cette manière ; ils se sont plutôt déplacés ailleurs. Nous exigeons des prestations sociales ainsi que des titres de séjours et des autorisations de travail ! Cela résoudrait bien les problèmes de nombreuses personnes et pas seulement ici à Wrangelkiez.
Vous pouvez utiliserces registrespour remplir un formulaire en ligne et documenter facilement n’importe quel comportement discriminatoire que vous pouvez voir.